Mourir ou ne pas mourir, telle est la question
David Goodall, un scientifique australien de 104 ans, est venu jusqu’en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté que son pays lui refusait. Il s’est éteint à Bâle après une injection de barbituriques le 10 mai. Il ne souffrait d’aucune maladie grave, mais jugeait que sa qualité de vie avait diminué et qu’il était temps de s’en aller.
Plusieurs associations suisses proposent, pour une somme généralement conséquente, d’aider les gens qui souhaitent bénéficier d’un suicide assisté, et David Goodall a dit espérer que la médiatisation dont il a bénéficié – des dizaines de journalistes étaient présents à Bâle – fera avancer la législation en Australie et dans d’autres pays. Il s’est déclaré très amer de devoir quitter son pays pour aller mourir à l’étranger.
Régulièrement débattue mais jamais décidée, l’aide au suicide est illégale dans la plupart des Etats. En Australie, une loi permettant la mort assistée a été votée, mais elle n’entrera en vigueur que l’an prochain, et ne concerne que les patients en phase terminale avec une espérance de vie réduite. En Suisse, la loi stipule qu’une personne en bonne santé mentale qui a exprimé depuis un certain temps sa volonté d’en finir peut bénéficier de la mort volontaire assistée (MVA), même si dans les faits, la majorité des personnes qui y ont recours sont âgées (76 ans en moyenne) et souvent malades.
Dans tous les cas, la polémique sur cette question délicate, mais avant tout personnelle, est loin d’être terminée.
Vocabulaire :
s’éteindre : (ici) mourir
conséquente : importante
entrer en vigueur : être appliqué
avoir recours à : utiliser, bénéficier de