Fukushima, une catastrophe sanitaire, financière et environnementale
Et ça n’est pas fini. Sept ans après la catastrophe de Fukushima, la question du nucléaire divise toujours, au Japon et dans de nombreux pays. Le temps passe, les souvenirs s’effacent peu à peu (c’est où, déjà, Tchernobyl ?), et l’argument économique finit par l’emporter, comme toujours. La remise en marche progressive des centrales japonaises, à l’arrêt après l’accident, inquiète une partie de la population dans ce pays pauvre en ressources naturelles et pour lequel le nucléaire représente une grosse partie de la production d’énergie.
Selon un institut japonais, la catastrophe a coûté plus de 500 milliards de dollars, mais plusieurs jugent ce chiffre sous-évalué. Et les scientifiques sont démunis face à la situation sanitaire. On compte entre 40.000 et 50.000 personnes travaillant sur le site très radioactif de Fukushima – quelles seront les conséquences sur leur santé ? Les matières contaminées sont en contact avec les nappes phréatiques. Tepco, l’entreprise d’électricité qui gère la centrale, a plus d’un million de mètres cubes d’eau contaminée sur les bras et ne sait pas comment les gérer à long terme. Des fuites officiellement accidentelles viennent de temps en temps soulager les conteneurs, et la pression pour les rejeter officiellement dans l’océan est de plus en plus forte. Parallèlement, des études faites sur les animaux (insectes, oiseaux, mammifères) vivant à proximité du site montrent des altérations génétiques. Et pour finir, une bombe datant de la deuxième guerre mondiale a été découverte récemment à un kilomètre des réacteurs de la centrale. Quand rien ne va…
Vocabulaire :
remise en marche : la réactivation
démuni : qui ne sait pas quoi faire, comment agir
nappe phréatique : accumulation d’eau dans le sol (à une faible profondeur)