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Le français par la presse
2 février 2021

Brésil : une note salée… mais très sucrée !

bolsonaroL’inimitable Jair Bolsonaro est depuis quelques jours plongé dans un scandale médiatique après que la presse a révélé que son gouvernement a dépensé des sommes fastueuses en produits alimentaires au cours de l’année 2020. L’administration fédérale du Brésil a en effet dépensé 2,3 millions d’euros en lait concentré sucré, l’équivalent de deux à trois tonnes par jour. Attention aux poignées d’amour.

Selon le journal en ligne Metropoles, il y en aurait pour plus de 1,8 milliard de reals (270 millions d’euros) d’aliments et boissons, soit 20 % de plus que l’année précédente. Dans le détail, l’administration fédérale a dépensé pour 2,4 millions d’euros de frites, 750 000 de raisins secs, 330 000 de chewing-gum, 250 000 de chantilly ou encore 270 000 de bœuf en gelée.

Mais le chiffre qui a le plus retenu l’attention des médias concerne les desserts : 2,3 millions d’euros de lait concentré sucré acheté en 2020. Ce mets est certes très apprécié des Brésiliens, mais les dépenses astronomiques du gouvernement ne manquent pas d’intriguer. Car 2,3 millions d’euros, c’est assez pour acheter entre deux et trois tonnes de lait concentré par jour : l’équivalent de 7 000 boîtes de conserve quotidiennement ouvertes. Ça fait beaucoup.

Alors que le Covid-19 ravage le pays, beaucoup estiment qu’une telle somme d’argent aurait pu être dépensée en achat de vaccins ou de bonbonnes d’oxygène. On soupçonne le pouvoir de détournements de fond et certains réclament l’ouverture d’une enquête parlementaire.

Face au scandale, le pouvoir se justifie comme il peut. Le ministère de la défense, à l’origine de l’essentiel des achats de lait sucré, a péniblement souligné le « potentiel énergétique » de cet ingrédient ultracalorique. Furieux, Jair Bolsonaro n’a quant à lui pas pris de gants : « Allez vous faire foutre chez votre putain de mère, presse de merde ! Vous pouvez vous la mettre au cul, cette conserve de lait concentré ! », a lancé le président du Brésil le 27 janvier lors d’un déjeuner filmé à Brasilia, entouré de ses partisans et de ses ministres. La grande classe internationale.

La presse brésilienne est certes habituée aux insultes du chef de l’Etat. Depuis deux ans, celle-ci s’est vu traiter selon les époques de « pourriture », d’« enfoirée » ou de « menteuse ». Jair Bolsonaro n’hésite d’ailleurs pas à lancer de temps à autre un bras d’honneur aux journalistes chargés de suivre sa présidence. En 2020, l’ONG Reporters sans frontières a ainsi recensé 580 attaques contre la presse de la part du pouvoir de Brasilia.

Mais l’épisode vient d’abord souligner la nervosité qui règne actuellement à la tête de l’Etat, sous pression et alors que le président brésilien est menacé de destitution pour sa gestion catastrophique de la crise du Covid-19, qui a fait (à l’heure actuelle) 220 000 morts dans le pays. La campagne de vaccination, entamée dans la confusion, subit de nombreux retards et dysfonctionnements, alors que le pays affronte une seconde vague meurtrière et qu’un variant amazonien, plus contagieux, se diffuse à grande vitesse.

 

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